Du Bruit dans les Tuyaux, d'Aude E. Lynésis


Quand je jette un œil sur cette magnifiiiique couverture sur Twitter, je fais : Wouaaaaah ! (Faites-le après moi : c’est bon pour les zygomatiques !). En voilà une qui annonce bien la couleur : tapisserie mordorée sur laquelle se détache une créature féminine au taquet : toute de tulles, de cuir et de gadgets hétéroclites. Nous voilà donc dans du steampunk pur souche, avec une héroïne qui promet d’avoir du caractère et de la ressource !
Alors, quand son auteure propose à Twitter de lire la nouvelle et d’en faire la critique, je réponds : Moi ! Moi ! Je suis petite mais je hausse bien les bras ! Et l’auteur me l’envoie, héhé... Le truc, c’est d’être motivée...

Tout ce que j’aime apparaît au début de la nouvelle : ambiance XIXe, avec ses rues, ses véhicules, son éclairage et ses belles robes ! Kyaaaa !
Zélie (Ah ! ce prénom !) est une sorte de vilain petit canard mal fagoté qui sert de faire-valoir à sa patronne, dans une boutique de confection de vêtements. C’est vrai qu’elle a une drôle de façon de s’habiller aussi, hein ? ... Sauf qu’il semblerait que ses tenues soient non seulement élégantes mais pratiques..., alors là : je. dis. oui !
C’est une fois sortie de la boutique que tout commence. 
Zélie dévoile sa panoplie bien à elle : un moyen de locomotion qui fait rêver et un chat au caractère bien trempé, sorte de second couteau, d’acolyte fidèle mais fine bouche. J’adore Miette : je l’adopte définitivement dans ma ménagerie. Et puis, ce chat à lui seul, est un mystère : il est tellement plus qu’un chat... D’ailleurs, ça me fait penser que je ne sais toujours pas pourquoi il est si particulier, moi...
Et l’intrigue pointe son nez dès que l’héroïne pose son pied sur le trottoir. Elle conduira le lecteur dans des lieux bien connus du genre steampunk : entrepôts et égouts. Un rat fera office de Lapin Blanc pour guider Zélie dans son terrier, à la recherche de ses origines.

J’ai apprécié cet univers alternatif, inventif et rocambolesque, un steampunk qui gratte sous la surface (Jeu de mots, héhé !), où la bricole est élevée au rang d’art et de mode de vie.
Dès le début, Zélie semble vivre dans un entre-deux sur terre et dans une autre sphère (nouvelle allusion... Bah oui ! Faut lire, hein ?). On sent bien que son ordinaire à elle est bien plus décalé que cette époque XIXème dans laquelle elle évolue. Cela interpelle jusqu’à ce que ses aventures viennent conforter les sentiments de Zélie et du lecteur réunis : elle n’est pas d’ici...
Ainsi, le steampunk, qui m’a toujours un peu rebutée à cause de sa possible superficialité (Genre : je te mets de la vapeur et hop, je t'embarque !), prend tout son intérêt ici, puisque c’est le personnage même qui l’introduit. Je trouve cette idée excellente.

Récit d’initiation, louvoyant de rebondissements en rebondissements, cette nouvelle ne peut qu’appeler à une plus grande aventure : celle du roman. Je sais qu’une suite a été écrite, sous cette forme-là (Dans le Ventre de la Terre, je crois ?), mais j’invite l’auteure à envisager de changer le format même de Du bruit dans les tuyaux car il y a de quoi faire un roman : une initiation, un univers fouillé et cohérent, des thématiques universelles, une quête fondamentale, qui seront nettement mieux mises en valeur sous un format plus long.  


Commentaires

Les articles que vous avez le plus appréciés cette semaine