Dragon de glace
Voici ma première contribution au Cold Winter Challenge !
Bel objet que ce Dragon de glace de George R. R. Martin ! Bien que faisant l’objet d’une réédition (Ce conte a été auparavant publié en 1980 dans une anthologie initiée par Orson Scott Card et intitulée Dragons of Light), les éditions Flammarion ne se moquent pas de ses lecteurs. Ce livre bénéficie certes de la période de Noël et de l’engouement international pour Le Trône de Fer depuis que celui-ci a fait l’objet d’une adaptation en série télévisée, néanmoins, on nous offre là un ouvrage sobrement relié et doté d’une couverture souple en papier glacé dont le revers présente une magnifique illustration du Dragon de glace. Les pages de garde, quant à elles, proposent deux illustrations différentes en niveaux de blanc, de noir et de gris auxquels s’ajoute une touche de jaune. A la manière des anciens livres, qu’il était coûteux d’offrir à une communion, celui-ci comportent des enluminures, les premières phrases des chapitres des lettrines et les pages regorgent de dessins à l’encre bleue. La contribution de l’illustrateur de fantasy Luis Royo est une incontestable plus-value à cette réédition de qualité.
Quant au
contenu même, le Dragon de glace peut
tout à fait faire office de conte de Noël pour les fanatiques, ou non, du Trône de Fer.
Il est vrai
que l’histoire se situe dans l’univers assez sombre de l’auteur.
Ainsi, le
dragon de glace rappelle les dragons de Daenerys Targaryen et permet, tout
comme ses confrères, d’insuffler à cette histoire un peu de fantasy. Car, dans
le Trône de fer, excepté l’univers Moyenâgeux
et la menace continuelle d’un hiver dont on soupçonne qu’il sera très
particulier, on peut douter, du moins au début, d’avoir affaire au genre de la
fantasy. Dans Dragon de glace, on
pourrait dire que les choses sont plus claires. Les effets d’écho avec la saga
et puis la présentation de l’héroïne, tout à fait singulière, place rapidement
les choses.
Bien sûr, les
allusions continuelles à l’hiver ne peuvent que faire penser au Trône de fer et je me suis demandé si,
dans le conte, j’allais assister à l’installation de ce long hiver qui menace
dans le Tome 1. En effet, dans ce court opus, l’hiver demeure une saison de l’année,
même s’il a tendance à s’allonger au fur et à mesure. La deuxième hypothèse que
je formulerais, à la fin de ma lecture, serait peut-être que cette histoire se
situe dans les temps anciens du Trône de
fer, du temps où le genre du conte aurait sa place, car les dragons
existeraient bel et bien et leur existence ne serait pas mise en doute, comme
elle l’est au début du Trône de fer.
Enfin, tout
comme dans la saga, les guerres dominent : les seigneurs de différents
territoires s’affrontent. La raison en est inconnue, mais est-elle nécessaire,
sachant ce que l’on sait de la nature humaine ?
Mais un peu à
la manière de Bilbo le hobbit à l’égard
du Seigneur des Anneaux, Le Dragon de
glace offre un univers et une histoire simplifiée, davantage accessible aux
plus jeunes.
Car il s’agit
bien là d’un conte, avec toutes ses caractéristiques de conte.
Comme beaucoup
de héros de conte, Adara, l’héroïne, est une fillette, orpheline de mère. Elle
est la fille d’un fermier pauvre et vit dans une chaumière. Il y a même dans
son entourage une vieille dame, la vieille Laura.
A la manière
du Petit Poucet, Adara a des frère et
sœur, qui ne tiennent pas grand cas d’elle. Son père non plus d’ailleurs :
tantôt il l’ignore, tantôt il sèche ses larmes de deuil sur les frêles épaules
de la fillette.
Bien que
celle-ci ait des airs de Blanche-neige - teint pâle et rapports privilégiés
avec les petits animaux de la forêt, la petite fille a quelque chose d’assez
obscur en elle. En effet, le narrateur nous explique que l’hiver s’est insinué
en elle le jour de sa naissance. Cela l’isole du reste de sa famille, qui
préfère l’été, alors que l’hiver lui est aussi naturel, à elle.
Cette histoire
nous contera donc une sorte d’initiation par laquelle s’achèvera l’enfance d’Adara,
commencera un véritable attachement pour cette famille dont elle se sentait
exclue, tout en requérant néanmoins le sacrifice de ce qui constituait
jusque-là l’identité de la petite héroïne.
Je recommande fortement l’acquisition et la
lecture de ce livre qui m’a ravie le temps d’une soirée et qui agrémentera ma
bibliothèque à l’avenir.
Commentaires
Je t'en recommande la lecture ! Tu me diras ce que tu en as pensé ?
A bientôt !