La grande guerre de pépé Célestin, de Simon Martin, Christophe Jubien et Eva Sanchez


J'ai choisi cet album jeunesse lors de la Masse critique Jeunesse de Babelio, à cause de sa couverture (EVIDEMMENT!) et aussi parce que les thèmes abordés correspondaient tout à fait à ceux que je venais d'étudier avec mes choupis de 6e (les haïkus) et de 3e (la grande guerre). D'autre part, qu'un récit puisse allier deux sujets aussi éloignés m'intriguait au plus haut point.

A la réception, j'ai feuilleté l'ouvrage et suis restée admirative devant les portraits des personnages principaux tout en rondeurs bienveillantes et les planches botaniques d'Eva Sanchez. Mais ça a été aussi l'occasion de me fourvoyer, héhé. Mais... ne brûlons pas les étapes.

D'abord, mirez-moi donc, mon bon Monsieur, cette splendide couverture, qui associe les trois grands thèmes de l'album : la guerre, l'horticulture et la poésie. Deux soldats sont entourés d'une forêt de fleurs immenses. L'un d'entre eux regarde l'autre en train de noter quelque chose dans un carnet. L'histoire est posée : nous allons assister au récit de l'amitié qui a uni deux soldats au front, l'amour de la nature et de la contemplation.

C'est que l'album nous propose une plongée étonnante dans le feu de la Grande Guerre et dans la contemplation de la poésie japonaise : quelle idée étonnante !
Ajoutons à cela plusieurs documents historiques en début d'album (l'Ordre de mobilisation générale, la planche bien connue de l'équipement du soldat et une photographie de deux soldats) et nous voilà en pleine immersion ! J'y ai cru, à son histoire, au Pépé Célestin !!! Sauf que, godiche que je suis, j'ai été ramenée à la réalité, à une certaine page de l'ouvrage, pas du tout vraisemblable. Car oui, l'illusion était parfaite jusque-là ! Au fil des pages, je suivais les pérégrinations et les facéties des deux hommes, qui, avouons-le, ne sont pas des soldats bien disciplinés... J'apprenais, par petites touches légères, le métier d'horticulteur, l'horreur de la guerre et l'art poétique des haïkus.
La petite phrase refrain aurait pu me mettre la puce à l'oreille : comme Célestin, j'étais soumise à une initiation. Pour vivre avec l'horreur qui nous entoure, il faut savoir regarder la nature, s'en étonner et s'en émerveiller, saisir l'instant.

Au final, l'art poétique de l'haïku prend le pas sur l'Histoire, change l'Histoire, comme on aime que les oeuvres d'art le fassent. 

Mais que doit-on retenir de ce qu'on a appris dans La Grande Guerre de Pépé Célestin ? Est-ce vrai ou seulement vraisemblance ? Cet album est-il un témoignage ou une métaphore ? L'hybridation de ce livre, d'abord intrigante et stimulante, a fini par me gêner, car je n'ai pas su me positionner en tant que lectrice. 

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