Locke and Key, I, de Joe Hill et Gabriel Rodriguez



Locke and Key était dans ma wish-list depuis un petit moment déjà.  Je n'aime pas n'importe quel type de comics. Je ne suis pas une grande fan des comics de Super-héros, alors que c'est la base, je sais. J'aime plutôt les histoires pour enfants ou pour ados (les adaptations du Magicien d'OzMystery, Out there...)  les comics fantastiques ou carrément sombres (Sandman, The Walkind Dead). Je trouve que les comics se défendent bien dans le genre suspense et horreur, si bien que quand j'ai jeté un oeil à Locke and Key, j'ai succombé. 

Et voilà qu'en prenant une photo de mes récents achats, pour  @saulnier25, grand fanatique du Maître, je m'aperçois que la série tant convoitée ces dernières semaines, a été écrite par Joe Hill, précisément le fils de Stephen King, dont j'entends bizarrement pas mal parler, ces derniers temps, d'une part par ledit fanatique, tout prêt à étendre son affection au rejeton du Maître et qui a tenté de lire l'un de ses livres, Nos4A2, et d'autre part parce que j'ai vu l'adaptation de Horns.  

Eh bien, je n'avais pas tort de le vouloir autant ! Me voilà lisant un excellent comic, mêlant suspense et horreur, récompensé par rien de moins qu'un Eisner Award du meilleur scénario, mon petit Monsieur !

L'intrigue commence avec le meurtre violent d'un père de famille. Suivant les dernières volontés de celui-ci, sa femme et ses enfants se réfugient auprès de l'oncle Dunkan à Keyhouse. Tandis que les grands (la mère, le grand-frère et la grande sœur) tentent de vivre avec ce qu'ils ont fait, ou vécu, le petit trouve très vite des jeux à la mesure de son intrépidité et de son imagination : des clefs ouvrent des portes pour des jeux plus fous les uns que les autres. Et si par exemple, elles faisaient de lui un fantôme ? Chouette ! Chouette !
Mais aucun des membres de la famille, curieux ou cabossé, ne doute qu'il a mis le pied dans un engrenage bien huilé, qui semble avoir vu le jour pendant l'adolescence du père de famille. Mais Pourquoi ce dernier leur a-t-il dit de se réfugier là où les guette une force mystérieuse qui semble vouloir accomplir un bien sombre dessein en se servant d'eux ? A quoi peuvent bien servir ces clefs ? Les enfants de la famille sauront-ils les utiliser à bon escient ? Et garder leurs secrets pour eux ?

J'ai trouvé l'intrigue remarquablement ficelée, digne des premiers épisodes du Sandman de Neil Gaiman, que j'admire au plus haut point. Des astuces narratives bien connues sont associées pour augmenter le suspense et approfondir l'histoire. Les premiers chapitres sont  ainsi consacrés à un personnage chaque fois différent, histoire de repartir l'intérêt et l'attachement du lecteur.  Par ailleurs, des allers-retours entre le passé et le présent augmentent le suspense et mettent l'histoire en perspective, en créant des effets d'écho.  Et puis, à chaque instant, le lecteur sent que le destin des personnages est sur un fil et risque de basculer pour le pire. Bien malin sera celui qui parviendra à savoir si le personnage s'en sortira ou non. 

Voyez-vous, en digne fils de son père, non seulement Joe Hill maîtrise tout à fait l'art de la narration mais propose également  une vision assez sombre de l'humanité. La façon dont Gabriel Rodriguez représente les visages est d'ailleurs assez éloquente : les petits délinquants ordinaires sont assez laids, les traits grossiers ; la folie meurtrière qui les hante se voit sur leur visage. Par contre, on voit bien qu'un adolescent peut sans raison verser dans une violence effarante (Là encore, les dessins sont très crus) ; un adulte peut tout à coup dévoiler ses sinistres et pervers petits secrets, mélange d'instincts abjects, de lâchetés mesquines et de schémas obsessionnels. Dans tous les cas, personne ne protège personne, ni de l'obscur en soi, ni de l'obscur en l'autre, pas plus de la curiosité enfantine que de la convoitise des adultes.

J'ai hâte de lire l'intégrale 2 !😊

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